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Poésie insoumise

Ttotte Etxebeste

Un passant

Publié le 20 Décembre 2018 par Ttotte Etxebeste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur les berges de Seine, un passant 
Marche nonchalamment

La nuit réverbére sur l’eau calme

Les lumières de la ville.

Les bouquinistes ont fermé

Leurs boîtes vertes

Cachant des livres d’un autre temps

Des livres qui ont vécu, qui ont survécu.

Il  a un chapeau usé sur la tête,

Il porte un imperméable démodé

Ses mains sont plongées dans ses poches.

Ses yeux sont embrumés

Par trop de nostalgie.

Il a le sourire oublié, égaré

Dans la bouche une cigarette

A demie éteinte.

Il marche dans la nuit désabusé.

Un chat de gouttière le rejoint 
C'est un chat de Paris
Qui connaît bien les rues 
Il accompagne le passant
Lui ne le voit pas, 
Il est ailleurs, ou nulle part. 
Il avance un pas après l'autre 
Le chat se lasse et le quitte 
Pour une autre rue,
peut être une poubelle.

Où va-t-il ce passant

De son pas lent ?
Le voilà à présent 

Aux abords du pont d’Alma

Le zouave l’observe

Ou lui observe le zouave,

Ça n’a pas d’importance. 
Il est au milieu du pont 
Il s'approche de la rambarde 
Il se penche, regarde l'eau 
Un bateau mouche passe,

Lui ne bouge pas.

Mais quelle est donc cette lourdeur
Qu’il porte sur ses épaules ?

Pourquoi est-il comme aimanté

Par ce fleuve qui coule sous ses pieds ?

Et puis une ombre s’approche de lui

C’est une passante sans soucis.

Amoureusement, elle lui sourit.

Maintenant, il se penche sur la passante

Enlacés, transis, ils s’embrassent,

Et dans la nuit s’évanouissent.

C’était donc un passant amoureux.