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Poésie insoumise

Ttotte Etxebeste

DRAME DE GASTEROPODES

Publié le 14 Septembre 2016 par Ttotte Etxebeste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je voulais vous écrire une histoire légère, mais voilà, il m’arrive une catastrophe et on m’a dit que par ici il y avait des amis en veux-tu en voilà alors je me décide à vous raconter ce drame qui se déroule là, tout près de vos vies. Pendant un instant, j’ai bien songé à contacter Jean-Pierre Pernaut, lui qui est à l’écoute des drames ruraux. Puis je me suis rétracté, il est si occupé à sauver la France profonde qu’il a du boulot. Je viens donc vers vous

Je me lance, comme certains d’entre vous le savent, je vis dans une charmante maison, genre petite maison dans la prairie. Et ce printemps, dans ma douce prairie, j’ai vu arriver, sans se presser, toute une colonie d’escargots ! Oui, oui, vous avez bien lu, vous savez ces petites bestioles gastéropodes et hermaphrodites. C’est fou comme elles sont attachantes, avec leur mignonette carapace. Avec leurs petits tentacules qui bougent comme ça, pour rien, elles sont adorables.

C’est ainsi que ces escargots, petits et inoffensifs, sont arrivés chez moi, tout pénards, romantique et sensible comme je suis, je n’ai pas résisté à leur charme. J’ai donc construit un petit jardin, et vous auriez dû les voir… Comme ils étaient heureux dans ce jardin.

Les après-midi ensoleillés, je m’allongeais, une marguerite entre les dents, avec mes escargots qui gambadaient autour de moi. Bon peut-être que gambader est mal choisi, disons plutôt qu’ils se glissaient tout, tout doucement. Quel bonheur ! Vous ne savez pas comme c’est apaisant de regarder vivre ces petites bestioles. La vie tout à coup prend un autre rythme, plus lent, plus somnolant. Les regarder se faufiler entre deux tiges d’herbes fraiches est si émouvant que je me suis surpris plus d’une fois la larme à l’œil. Oui, je vous l’accorde, avec eux il n’y a pas beaucoup d’actions, mais par contre, je vous garantis un anti-stress extraordinaire.

Mais revenons au drame de cette histoire, car c’est tout de même pour cela que je vous raconte tout ça. Ne voila t-il pas, pour je ne sais quelle raison, ils décident d’aller voir dans le champ du voisin. Lui, les voyant débarquer et n’étant pas poète pour un sou, les accueille à coup de pesticides et autres armes de destruction massive. Cette brute épaisse n’a pas de cœur et pas plus de cervelle, je crois. Il a dû faire un stage de cruauté chez les barbus. C’est un mélange d’Adolf et Joe Dalton.

Pour stopper ce génocide, j’ai planté des choux bien gras, bien dodus, convaincu que cela les ferait revenir, mais rien à faire, ils continuent d’aller chez l’autre, le barbare, le Attila du pays basque. Sûr, chez lui, ils vont vers une mort certaine ! Impossible de les raisonner, ils vont au suicide collectif et moi, je suis là impuissant, désarmé devant la brutalité de l’autre et la stupidité de ces bestioles.

Devant ce drame qui me bouleverse, je me suis dis que seuls mes amis pourraient m’aider. Dites-moi, que faire ? Comment retenir ces stupides gastéropodes ?

Mais je vous préviens de suite le premier ou la première qui aura l’audace de me donner une recette d’escargots, même une recette Bourguignonne, sera supprimé de ma liste d’amis. On ne rigole pas avec le drame des gastéropodes.