Un jour sans regret partir ailleurs
À pied sous un soleil de plomb.
Partir loin de tous les fossoyeurs
Etre libre, ne plus être un pion
Dans cette petite vie de voyeurs.
Partir là où l’enfant solitaire rêve
Là où la femme émancipée sourit.
Partir seul sans bagage un matin
Comme un oiseau tombé du nid.
Prendre un bateau tel un marin
Vers une lointaine symphonie.
Partir là où sommeille le poète
Là où vole la blanche colombe.
Déserter le bitume de la ville
Les rues de novembre qui saignent.
Puisqu’on est trop fragile
Dans ce monde ou l’argent règne.
Partir là où l’amour fleurit
Là où chante encore le merle.
Fuir la fureur des incendies
Allumée par la foule écrasée
De tant de siècles de non dits
Par l’homme de marbre glacé.
Partir là où la jeunesse se lève
Là où liberté s’écrit en arc-en ciel.
Et enfin vivre de l’insouciance
D’être tout simplement en vie.
Sentir dans son souffle l’importance
Qu’au bonheur un petit rien suffit.
Là où l’herbe est toujours verte
Et l’essence, celle de la transhumance.