Une pluie de silence tombe sur la nuit
Soudain les caniveaux sont des ruisseaux
Qui dégueulent, sur la ville, cette solitude
De la vie urbaine qui court dans l’inutile.
L’homme n’est plus qu’un fantôme
Qui erre dans ce vaisseau de béton
Sans capitaine, sans équipage.
Les corps courbés, déambulent,
Le regard perdu dans le vide.
Emprisonnés dans des voies sans issues,
Dans des labyrinthes de murs gris.
Les oiseaux ont fuit depuis des siècles
Laissant place aux hurlements des klaxons.
Le ciel se cache derrière un brouillard de fumée.
Les trains aériens ne mènent plus nulle part
Si ce n’est vers des ghettos, d’autres tours.
Des fourmis qui s’engouffrent matins et soirs
Dans des métros souterrains, entassées
Dans la transpiration des unes et des autres.
Elles se touchent, elles se sentent et pourtant,
Elles sont invisibles, étrangères, indifférentes.
Des êtres perdus dorment sous des cartons
A même le trottoir dans le froid de l’indifférence.
Des mains inconnues parfois osent jeter une pièce
Ne sachant plus, lequel est le plus naufragé.
La ville les aspire dans ses égouts d’abandon.
Vie urbaine à la dérive, sans avenir dans les yeux.
Ils ne sont plus que des passants…
Passant dans le temps.